2017

Communications


Lelièvre Samuel, « De l’image à l’imaginaire social, et retour [From picture to social imagination, and back] », atelier d’été Fonds Ricœur / Society for Ricoeur Studies, Fonds Ricœur / IPT, Paris (France), 26 juin 2017. 

Résumé: La conception ricœurienne du récit et, au plan de la refiguration, la conception ricœurienne de la lecture peuvent être rattachées à une perspective esthétique ; d’un autre côté, on pourrait dire que la conception ricœurienne de la métaphore, qui détermine mais aussi précède les développements du philosophe sur le récit, renvoie à une source plus directement créative de l’imagination productrice. Un premier objectif de cette intervention est de relier cette conception ricœurienne d’une créativité pratique, pouvant inclure une dimension artistique (distinguable d’une perspective esthétique), avec la conception ricœurienne de l’utopie. On pourrait en effet établir un lien entre la métaphore comme « prédication bizarre » et l’utopie comme « subversion sociale » ou, devrait-on dire, entre la « subversion langagière et poétique » relative à la métaphore et la « créativité sociale et politique » propre à l’utopie. Inversement, les discours utopiques peuvent être considérés non pas comme des sources d’inspiration mais des ressources pour la production d’innombrables œuvres dans le champ des arts visuels, de l’architecture, de la littérature, et du cinéma, ou de la musique, même si on reste au stade de représentations et non pas des réalisations – des rêves, projets, esquisses, programme des réalisations – qui se rapportent à l’utopie en tant que celle-ci est articulée (par Ricœur) à l’idéologie. Si le rapport de la philosophie ricœurienne à l’image reste complexe, on pourrait considérer que cette philosophie projette en avant une conception de l’image qui s’accorderait à cette articulation entre idéologie et utopie, c’est-à-dire à la notion d’« imaginaire social ». Un domaine particulier – le cinéma – pourrait d’ailleurs être situé dans ce cadre ; il pourrait être un exemple de mise en œuvre du lien entre la métaphore et l’articulation idéologie / utopie.

Abstract:


Lelièvre Samuel, « Temps, image, et imagination productrice chez Ricœur [Time, picture, and productive imagination in Ricoeur’s philosophy] », séminaire Imagination productrice, poétique, et sciences sociales, EHESS / Fonds Ricœur, IPT, Paris (France), 24 avril 2017. 

Résumé: Cette communication se rapporte à une recherche sur l’image-objet (telle qu’on la trouve dans les arts visuels et le cinéma) à partir d’une perspective d’inspiration ricœurienne et les héritages de phénoménologie husserlienne analysant les liens et différences entre perception, représentation, et imagination. Doit-on considérer, à l’échelle de l’ensemble de la philosophie ricœurienne, qu’un rapport à l’image est introuvable ? On pourrait répondre à cette question avec ce qui s’élabore de La métaphore vive à Temps et récit et La mémoire, l’histoire, l’oubli, c’est-à-dire sur le triple plan de l’imagination, du symbolique, et du récit. Dans cette évolution de la philosophie ricœurienne, un rapport concret à l’imagination productrice, prenant en compte la question de l’image, peut être considéré. De la métaphore au récit, cette question de l’imagination se pose toutefois d’une manière différente. On doit aussi reconnaitre que l’introduction (ou la réintroduction) de la question du temps dans l’approche du symbolisme complexifie les choses. Pour ce qui concerne plus spécifiquement la question de l’image, on pourrait considérer deux perspectives : une perspective (en partie d’ordre ‘constructiviste’) mise en œuvre à partir de la notion d’innovation sémantique et qui apparait depuis La métaphore vive, notamment à travers Goodman ; une perspective (en partie d’ordre ‘réaliste’) relative aux notions de mimèsis et de représentation réélaborées à partir de Temps et récit. Pour ce qui concerne une approche assez générale de la question de l’imagination, il convient de sortir des oppositions entre des domaines, notamment la littérature, qui seraient rapportés à une conception étroite de l’imagination productive et les domaines, notamment celui de l’histoire et des sciences sociales, qui se placerait d’emblée dans le cadre d’une objectivation. On aurait à considérer une articulation entre image, temps, et récit plutôt qu’une articulation entre temps et récit sur laquelle viendrait se greffer l’image.

Abstract:


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