Communications
Lelièvre Samuel, « Série, citation, et recréation cognitive dans Histoire(s) du cinéma de J-L. Godard [Series, quotation, and productive recognition in J-L. Godard’s Histoire(s) du cinéma] », congrès AFECCAV, Université Bordeaux-Montaigne, 06 juillet 2016.
Résumé: Avec sa série Histoire(s) du cinéma (1988-1998), Jean-Luc Godard ferait montre d’une ambition considérable et pourtant inséparable d’un rapport contemporain au récit, à l’histoire du cinéma, et à l’histoire tout court. En effet, il ne propose pas seulement une lecture personnelle de l’histoire du cinéma mais se place généralement dans le cadre de « formes cinématographiques de l’histoire » (de Baecque) et d’un questionnement général d’un rapport à l’histoire et aux images de cinéma (ou à un art des images), au sein de cette histoire. Cette communication se propose de reprendre certains points saillants de cette articulation complexe entre les épisodes qui constituent l’Histoire(s) du cinéma, le travail de reprises citationnelles (citations complètes ou partielles, frappantes ou discrètes etc.) de films de l’histoire du cinéma, et la constitution singulière d’un quasi-récit (ou de ce qui pourrait s’approcher d’un récit), et d’une forme particulière d’un rapport à l’histoire, tant à l’échelle de la série que concernant chaque partie de cette série. Ainsi peut-on voir que l’expérience esthétique d’Histoire(s) du cinéma est relative non seulement à ce que Godard met en œuvre pour la réalisation de cette série et de chacun des films de cette série ou à la réception de cette mise en œuvre par un spectateur, mais surtout à ce qu’on peut considérer comme un travail de recréation cognitive de la part de Godard et de la part du spectateur d’Histoire(s) du cinéma, un travail dans lequel les deux parties engagées peuvent tantôt se séparer tantôt se retrouver.
Abstract: Through Histoire(s) du cinéma (1988-1998), Jean-Luc Godard showed up a huge ambition that cannot be however separated from a contemporary relationship to narrative, film history, and history in general. Indeed, he does not only suggest a personal reading of film history but he generally places himself within the framework of « cinematographic forms of history » (de Baecque) and general inquiry on a relationship to history and cinematic pictures (or to an art of pictures). This paper would take up some salient aspects for this complex articulation between different parts of Histoire(s) du cinéma, quotations (complete or partial, striking or discrete, etc.) from films in film history, and the singular constitution of a quasi-narrative (or what could be closed to a narrative), and of singular form for a relationship to history, throughout the series as well as regarding each part of this series. We thus can see how an aesthetic experience of Histoire(s) du cinéma can be reported not only to what Godard is inventing with this series and each of the films in this series, or to the spectator’s reception of this implementation, but to a cognitive re-creation by Godard and by the spectator of Histoire(s) du cinéma, a work in which the two parts involved can be both alienated and reunited.
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